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Je ne veux pas de gosses

  • Photo du rédacteur: Hélène
    Hélène
  • 14 oct. 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 juin 2024

Je sais, direct je mets les pieds dans le plat avec le titre de ce papier. Je sens que ça va grincer des dents aux entournures et il n’est pas à exclure que je me prenne quelques tomates virtuelles dans la tronche.


Internet m’informe qu’entre 4 et 5% des adultes en France déclarent ne pas vouloir d’enfants. Ca fait pas lourd, hein. Ou alors ils sont plus mais visiblement c’est tellement la honte de dire qu’on ne veut pas de progéniture que peut-être ils se cachent ?


Commençons par dire que j’aime les enfants (ceux des autres).

J’ai 4 beaux neveux que j’aime d’amour, je fais la tata pour les enfants des potes sans aucun problème, d’ailleurs en général les gosses m’aiment bien aussi. Je suis souvent enthousiaste à l’idée de les embarquer quelques heures et de leur faire faire quelques menues conneries pendant que les parents font une sieste bien méritée. (Dis comme ça, normal que les gosses me trouvent cool, après réflexion). Notez que je parle de petites conneries, quand même (genre « viens Boubou on mange des glaces pour le déj on dira pas à ta mère », pas « viens on va voir si on peut sauter du toit »). Ca doit être l’adulte raisonnable en moi, je suis très mûre pour mes 43 ans.


Pendant longtemps, j’ai cru que moi aussi un jour je me déciderai à avoir une descendance. La pression environnante, sans doute. Une fois que tu as le/la conjoint(e), l’appart et le crédit qui va avec et les weekends chez les beaux-parents, quelqu’un finit par poser la question n’est-ce pas.

Le jour où je me suis retrouvée au pied de ce « mur », j’ai fait la seule chose qui m’apparaissait comme la solution appropriée (après évidemment des mois de questionnement intense) : je me suis barrée en courant. L’idée de faire grandir un petit humain dans mes entrailles et le pousser hors de mon vagin me paraissait soudain nettement moins raisonnable que de grimper l’Everest en tongs. J’ai aussi balancé le reste par la fenêtre, c’est une longue histoire qu’on va se garder pour un autre jour.



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Pourtant ils sont si mignoooons

Mais pourquoi t'en veux pas ?

Une fois la panique de la fuite passée et l’histoire tassée, j’ai commencé à réfléchir et à formuler à voix haute des trucs qui ne me font pas toujours passer pour un Bisounours :

- Je commence par dire que vu la vitesse à laquelle on tue la planète, je ne suis pas sûre que rajouter des bouches à nourrir est une bonne idée. Non pas qu’une de plus ou de moins changerait grand-chose, mais tout de même.

- Personnellement, les enfants, je trouve ça épuisant. Je sais, c’est normal, c’est parce que c’est vrai. J’ai choisi un style de vie qui ne correspond pas exactement au cadre « standard » comme dirait l’autre, et rajouter un gosse dans ce cadre ça serait compliqué. Égoïstement, ça me fatigue d’avance. Renoncer à faire ce que je veux quand je veux, gérer des contraintes de voyage, de santé dans un pays en voie de développement…ça ne m’emballe pas.

- Je ne me sens absolument pas capable d’assumer la responsabilité de quelqu’un d’autre. Déjà choisir de faire entrer dans sa vie un adulte avec qui on peut avoir une conversation, ce n’est pas facile tous les jours. Mais on n’est pas responsable de son partenaire, le jour où ça n’est plus possible, ben c’est fini. Être responsable de quelqu’un pour au moins 20 ans (et encore, comme dirait ma mère on est toujours parent), c’est autre chose. Avoir la charge d’un enfant, de son éducation, de ses futures névroses, de mes névroses à moi quand Boubou sera malade/triste/insupportable, de savoir s’il va faire tennis ou basket, etc, je me sens pas à la hauteur. C’est pas honteux, je trouve, c’est même rendre service à ce potentiel enfant.


Alors évidemment, cette conversation me vaut toujours au mieux un froncement de sourcil, ou pire. Malgré le droit de vote, l’avortement et autres avancées notoires dans la vie des femmes, j’ai tout de même l’impression que dire qu’on ne veut pas d’enfants c’est un peu tabou.


Tout de suite ça fait de vous une aigrie, une égoïste, une personne qui va finir toute seule avec son chat (ah bon parce que toi tu fais des gosses pour pas finir tout seul et c’est moi l’égoïste ? En plus j’aime pas les chats). Ta mère doit être déçue (oui, elle l’est). Tu as eu une enfance traumatisante ? (non, pas du tout). Mais les enfants c’est le truc le plus merveilleux du monde (je n’en doute pas, moi aussi je les trouve choupi tes gosses, mais c’est les tiens).


Alors voilà, s’il y a parmi vous des NoKids comme disent nos amis les américains, ça m’intéresserait de savoir ce qu’on vous dit, à vous.

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